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11 janvier 2016 à 23:00

L'Entretien du Lundi - Michaël Guigou : "Le handball est entré dans une autre dimension"

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Michaël Guigou fêtera déjà ses 34 ans le 28 janvier prochain. Le poids des années ne semble pas avoir de prise sur l’ailier virevoltant des Experts et de Montpellier. Membre du Team Caisse d'Epargne mobilisé pour les Jeux Olympiques de Rio, Michaël Guigou, représente la Caisse d'Epargne Languedoc-Roussillon, sa région de cœur. Avant de s’envoler vers la Pologne pour disputer son 6e championnat d’Europe, il évoque l’objectif de l’équipe de France et se confie sur son avenir.

Quel bilan tires-tu de la préparation et de la 2e étape de la Golden League ?

Il y a eu des bonnes choses lors de ces trois matches. La préparation a été positive car l’équipe a bien intégré la plupart des jeunes. Quant aux cadres, ils me paraissent assez en forme. Nous avons terminé avec ce bon match sur le Danemark, c’est à la fois bien pour nous et pour nos adversaires. Au regard du score, ils vont se rendre compte que nous sommes en place et pas à la rue. Pour espérer être présents dans les money-times, le plus important c’est la solidité de la défense et les gardiens de but : Thierry Omeyer et Vincent Gérard sont prêts.


Champions d’Europe en titre, avec quelle ambition allez-vous arriver en Pologne ?

Cela va dépendre de l’enchaînement des matches car nous allons affronter des équipes compliquées tous les deux jours. Si nous arrivons dans le dernier carré, je crois qu’on pourrait faire quelque chose de bien.


As-tu fixé une échéance dans ta riche histoire avec l’équipe de France ?

On verra bien ! Il y a encore quelques mois je pensais que le Mondial 2017 serait ma dernière compétition. Le Mondial aura lieu dans un an et aujourd’hui, je ne sais plus trop. Je me sens super bien et je ne me vois par m’arrêter et regarder à la télévision les compétitions du mois de janvier et aller courir dans les bois. Tant que je serai bon, je n’ai pas de raison d’y penser. Il y a trois compétitions à disputer sur lesquelles il faut se concentrer.


À Apt, ta ville d’origine, un gymnase porte ton nom. Comment vis-tu cette reconnaissance et la notoriété ?

Je me souviens de notre retour victorieux après l’Euro 2006, pas plus de 10 personnes nous attendaient à Roissy. Les Jeux olympiques ont beaucoup aidé à la médiatisation de l’équipe de France, mais cela n’a pas changé ma vie. C’est du sport, du handball, et on donne du plaisir aux gens. Je crois que le gros changement est apparu après notre titre aux JO de Pékin et au Mondial en Croatie. C’est devenu n’importe quoi (rires). Les supporters se sont mis à nous suivre à nous attendre à nos retours à Paris. Le handball est entré dans une autre dimension. Il n’y a qu’à regarder les chiffres de sponsoring.


D’accord, mais à Montpellier tu ne dois pas passer incognito ?

Je suis assez détaché de tout cela. Les gens savent que je suis discret. Alors ce sont surtout des petits gestes et des petits clins d’œil sympathiques. Montpellier n’est pas une si grande ville et le hand est important. À ce titre, beaucoup de gens ont été surpris par l’épisode de l’automne dernier. J’ai reçu un énorme soutien et pas seulement à Montpellier. Cette histoire a fait presque plus de bruit que si j’avais quitté le club.


Tu fais référence à cette prolongation de contrat avec le MHB et à ta reconversion…

J’ai désormais un contrat et des objectifs qui vont me permettre de finir ma carrière sportive sereinement au MHB. J’ai entamé, avec plusieurs joueurs de l’équipe de France, une formation pour devenir entraîneur. À la fin de ma carrière sportive, je débuterai certainement par l’entraînement des jeunes.


T’imaginer à l’avenir sur le banc n’est pas surprenant. Comment l’expliques-tu ?

J’ai eu beaucoup de retours en ce sens car pour la plupart des gens, cela semble une évidence. En réalité, j’ai fait un bilan de compétences et il y a en effet une possibilité de ce côté là. C’était nécessaire de passer par là car c’est difficile de savoir ce qui va te manquer après ta carrière. Cette démarche me permettra de mieux préparer l’avenir et de quitter le terrain plus facilement.


Cette fidélité au club de Montpellier traduit-elle un caractère casanier ?

Peut-être en effet que je le suis devenu. Au début de ma carrière, ce n’était pas le plan car j’avais envie de bouger. Beaucoup d’éléments se sont mélangés, notamment l’évolution financière en France car au début de ma carrière, les salaires étaient trois fois plus élevés à l’étranger. Surtout, Montpellier a toujours aligné une belle équipe et l’équipe de France m’a offert de jouer dans la meilleure équipe du monde. Si j’ajoute que j’ai trouvé l’équilibre ici dans ma vie personnelle et familiale, je suis heureux d’imaginer ma reconversion à Montpellier.


Et tu auras été dirigé seulement par deux entraîneurs, et pas les moindres, Patrice Canayer et Claude Onesta…

Ce n’est pas un inconvénient. Sans bouger de Montpelier, j’ai joué avec de nombreux joueurs étrangers, avec des cultures différentes, qui ont éveillé ma curiosité. J’ai aussi toujours été très interrogatif et très demandeur sur l’expérience que mes copains vivaient à l’étranger. Je me suis imprégné de leurs expériences y compris au travers des vidéos lorsque je prépare les matches. Mais il n’y a pas que la partie technique, il y aussi les aspects humains et pédagogiques. Le mental fait aussi partie des choses que je souhaiterais expérimenter. Cette partie là m’intéresse beaucoup. De plus, à la fin de ma carrière, j’irai voir comment cela se passe dans d’autres clubs.


Quel est ton regard sur l’évolution du jeu ?

C’est clair, le handball a énormément évolué et je prends toujours autant de plaisir. Les qualités physiques et la compréhension du jeu sont des aspects bien plus importants qu’auparavant. Par exemple, ce n’est pas sur la tactique que nous avions remporté la Ligue des Champions en 2003. Aujourd’hui aussi, les jeunes ont une réflexion bien plus approfondie.

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